How Can I Change?/United With Christ/fr
From Gospel Translations
Lorsque je me suis converti en 1972, à l'aube des mouvements charismatiques et des mouvements de Jésus, Les raisonnements logiques à propos de Dieu ou par la vie chrétienne ne m'impressionnaient pas. J'appartenais à une génération impertinente, dont la devise était « atteindre le sommet et y rester ». J'étais plus à même de me moquer d'une conversation sérieuse sur le sujet que de l'écouter.
Ce dont j'avais besoin, c'était d'une expérience de Dieu. Et je l'obtins.
Je rencontrai une famille de chrétiens dont la joie m'impressionna énormément. Ils parlaient de Jésus comme s'il était présent et se comportaient comme si sa vie faisait pour eux toute la différence. J'ai d'abord trouvé leur attitude obsolète. Ensuite, je m'y suis intéressé. J'étais attiré par leur qualité de vie. Et lorsqu'ils m'expliquèrent qu'il n'en avait pas toujours été ainsi, que c'était Jésus qui avait changé leurs vies, je commençai à espérer qu'il pouvait en être de même pour moi.
Par « changer la vie » j'entends la différence que Jésus peut entraîner dans les manières, les habitudes et la vision du monde, jusqu'au sein même de la nature d'une personne. Cette famille était une preuve vivante que Dieu pouvait vraiment faire la différence. Et lorsque je me convertis et que ma vie commença à changer, j'arrivai moi aussi à la conclusion que Jésus est vivant.
Mais j'appris également que le changement implique plus qu'une simple expérience. Il faut arriver à comprendre comment ce changement opère, pourquoi il apparaît et qui le provoque. Ces questions sont directement abordées dans l'Ecriture. Voici les références à suivre pour comprendre.
Sommaire 1.Une lettre pour Rome 2.Y étiez-vous? 3.La Signification de l'Union 4.Continuerons-nous dans le péché? 5.Ce qu'il faut pour changer 6.Questions à débattre 7.Lectures recommandées 8.Références |
Une lettre pour Rome
Comment faire pour surmonter le péché et vivre victorieux dans le Christ? Tous les chrétiens cherchent des réponses à cette question... la plupart d'entre eux au mauvais endroit... Comme l'on peut s'y attendre, Dieu a donné sa réponse dans sa Parole. Le sixième chapitre de l'épître de Paul à l'église de Rome a longtemps été considérée comme une contribution essentielle à la doctrine de sanctification. Elle révèle les difficultés de Paul à comprendre la signification d'une vie chrétienne. Mais il serait erroné de tenter de découvrir les intentions de Paul dans l'épître aux Romains sans tenir compte du contexte, c'est pourquoi une brève révision de la lettre s'impose.
L'épître aux Romains, plus que toute autre épître de Paul, expose la doctrine du salut. Après l'introduction, il accuse sévèrement toute la race humaine et démontre la culpabilité des hommes, qui sont tous pécheurs face à Dieu. Il explique alors comment Dieu justifie ces pécheurs à travers la foi en Jésus-Christ. C'est la clé des quatre premiers chapitres.
Au chapitre 5, Paul évoque la paix et l'assurance qui nous sont données par le travail d'expiation que du Christ sur la croix. Nous sommes à présent en paix avec Dieu et pouvons nous réjouir dans l'espoir de la gloire de Dieu. Nous pouvons même nous réjouir des malheurs qui nous assaillent car ils développent notre caractère et produisent de l'espoir. L'amour de Dieu a été déversé sur nous à travers le Saint Esprit. Et comme ces grandes choses ont été faites pour nous alors que nous étions ennemis avec Dieu, à présent qu'il est notre ami, nous pouvons d'autant plus être assurés de sa grâce continue.
Dans la dernière partie du Chapitre 5, Paul établit une comparaison entre Jésus et Adam, démontrant que le sacrifice du Christ compense largement la misère provoquée par le péché d'Adam. Il termine le chapitre par ces deux versets :
Les ennemis de Paul ont convaincu l'église de Galatie que son message banalisait la loi. Lisez la réponse déterminée de Paul dans Galates 1, 6-9 et 3, 1-14.
Paul voudrait continuer à décrire les bénédictions de la justification, mais il s'arrête, réalisant que sa dernière phrase pourrait être mal interprétée. Alors, il commence le chapitre 6 en prenant de front ceux qui tenteraient de déformer ses propos : « Que dire alors? Qu'il nous faut rester dans le péché, pour que la grâce se multiplie? Certes non! Si nous sommes morts au péché, comment continuer à vivre en lui? » (Ro 6, 2).
Si l'on prêche correctement, on peut toujours accuser l'évangile de promouvoir l'absence de loi. Partout où Paul se rendait, des adversaires l'accusaient constamment d'enseigner au peuple que, puisqu'il était pardonné, peu importait la façon dont il vivait. Ils déformaient ses paroles comme ceci : « Si Dieu nous pardonne librement par sa grâce (ce qu'il fait) et s'il est vrai que la grâce de Dieu est amplifiée dans le pardon du péché (ce qui est vrai), alors pourquoi ne pas pécher encore plus, afin qu'il y ait encore plus de grâce et que Dieu soit encore plus glorifié? »
- L'apôtre Paul (Romains 6, 1-2)
« Pas si vite », dit Paul. « Vous passez à côté de quelque chose de fondamental. A travers cet évangile, nous sommes morts par le péché. Et si cela est vrai, comment continuer à vivre en lui? »
Paul dédie le reste du chapitre 6 à tenter de contrer ces accusations de non respect des lois, ou antinomianisme. Ainsi, il ne répond pas seulement à ces critiques, mais nous offre un enseignement très riche que l'on peut trouver dans le Nouveau Testament. On y découvre la signification de l'être uni avec le Christ, un statut qui change radicalement notre relation au péché.
Y étiez-vous?
Dans Colossiens 3, 3 on peut lire : « Votre vie est désormais cachée avec le Christ, en Dieu ». Cela apporte une grande sécurité – une vérité que David a bien exprimée dans le Psaume 91.
Nous pouvons tous nous souvenir de personnes qui ont influencé notre vie : nos parents, un ami en particulier, ou peut-être un bon instituteur. Mais Jésus-Christ est différent. Il est certain que de nombreuses personnes, qui ne se sont jamais converties, ont été influencées par l'exemple et l'enseignement du Seigneur, mais le Nouveau Testament a toujours maintenu que la vraie foi en Jésus Christ conduit à une relation bien plus intense et infiniment plus significative qu'une simple influence morale. Paul évoque l'être « en Dieu » et explique que le Christ est « en nous ». Sans exagérer, on peut affirmer que les implications de cette union mystérieuse sont stupéfiantes.
John R.W. Stott a écrit :
Le grand thème du chapitre 6 de l'épître aux Romains, plus particulièrement des versets 1 à 11, est que la mort et la résurrection de Jésus Christ ne sont pas seulement des événements historiques et des doctrines significatives, mais des expériences personnelles du chrétien croyant. Ce sont des événements dans lesquels nous-mêmes avons commencé à partager. Tous les chrétiens ont été unis au Christ dans sa mort et sa résurrection. De plus, si cela est vrai, si nous sommes morts avec le Christ et ressuscités avec le Christ, il est inconcevable que nous continuions à vivre dans le péché.
-Martin Luther King, Jr. : Militant pour les droits civils
-Winston Churchill : Politicien britannique
-Thomas Edison : Grand inventeur
-Beverly Sills : Chanteuse d'opéra
-Michael Jordan : Légende du basketball
-Marie Curie : La première personne a avoir reçu deux Prix Nobel
Notre Seigneur a réellement vaincu la mort, c'est une écrasante vérité. Et pourtant, même si cela est étonnant, il est peut-être encore plus remarquable que nous soyons unis avec lui dans sa mort, dans son ensevelissement et dans sa résurrection. Paul réitère cette vérité dans une autre lettre :
« Je suis crucifié avec le Christ, et ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré pour moi » (Gal 2, 20).
Remarquons les phrases « avec le Christ » et « en moi » dans le passage ci-dessus. Ils indiquent notre union avec Jésus Christ. Paul nous rappelle ces vérités par l'acte de baptême. Toutefois, ce qu'il désire vraiment nous montrer, ce n'est pas le baptême, mais la foi qui mène au baptême. Notre union présente avec le Christ est bâtie sur cette foi.
Alors quelles sont les implications de cette relation? Nous sommes d'une certaine façon connectés à Jésus Christ lui-même. Dans ce cas, ce qui est important, ce n'est pas ce que l'on connaît, mais qui l'on connaît – une leçon que j'ai apprise dans une épicerie du Connecticut.
Remarquez les endroits, dans Jean 17, où Jésus dit être « en » ses disciples et vice-versa (versets 21, 23, 26).
En 1974, ma soeur cadette Joyce et moi avions rendu visite à notre vieille grand-mère à Bridgeport, dans le Connecticut. Un jour, Joyce me proposa de traverser la rue pour acheter des sandwiches à l'épicerie. Mais le quartier où habitait ma grand-mère commençait à être mal famé. Dès que nous sommes entrés dans l'épicerie nous avons réalisé que nous venions de commettre une grosse erreur. L'endroit était plein de jeunes voyous au regard menaçant. Le silence se fit alors que tous les regards se fixèrent sur nous – et personne ne sourit.
De nombreuses pensées me vinrent à l'esprit. Croient-ils que nous envahissons leur territoire? Je me demande s'ils sont assez mûrs pour savoir que l'on peut avoir des ennuis lorsque l'on commet un meurtre?
- Lewis Smedes
Lorsque j'y repense, cela me fait encore trembler. Joyce, au contraire, était très calme. Bien qu'elle fût élégante et très féminine, elle avait passé deux ans comme directrice d'un centre de formation pour jeunes dans le Montana où elle avait acquis beaucoup d'expérience auprès des jeunes criminels. Ensuite, elle avait travaillé comme infirmière dans un hôpital public en Alaska, avait escaladé une bonne partie du sentier des Appalaches et avait aussi une expérience en tant qu'aide-soignante de grands traumatisés. (Pour ne citer que quelques exemples). Je pense pouvoir dire qu'elle n'avait pas peur.
- Ce qui n'était pas mon cas. Alors que j'étais là, entouré par un danger imminent, Joyce semblait ressentir mon malaise. Elle dit, d'une voix que je trouvais trop forte : « Que se passe-t-il? Tu as peur? ». Je n'avais pas envie de répondre, du moins pas tout de suite. Nous avons réussi je ne sais comment à obtenir nos sandwiches et sommes sortis de là sans incident. Dehors, à l'abri, je lui dis : « Joyce, cette partie de la ville est dangereuse. Je suis content que tu sois avec moi. J'ai besoin d'être protégé ». Ce qui compte, ce n'est pas ce que l'on connaît, mais qui l'on connaît.
Tous les chrétiens – pas seulement une élite spirituelle – sont unis avec Jésus Christ. Celui qui n'est pas uni au Christ n'est pas un chrétien.
Notre union avec le Christ est une relation vivante qui nous donne la grâce de vaincre le péché et vivre une vie victorieuse. Jésus est là où commence et là où finit le péché, le capitaine de notre salut. Il est le pionnier qui nous a devancés et a même vaincu la mort. Sinclair Ferguson le décrit comme l'alpiniste menant son équipe au sommet du saint mont Sion. Nous sommes encordés à lui. Et aussi sûrement qu'il a triomphé, nous triompherons.-« Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras » (Ge 28, 15).
-« Je suis avec vous pour toujours, jusqu'à la fin du monde » (Mt 28, 20).
-« Ni mort ni vie, ni anges ni principautés, … ne pourront nous séparer de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Ro 8, 38-39).
Cette relation existe également dans la métaphore que le Seigneur lui-même utilise lorsqu'il dit : « Je suis la vigne; vous êtes les sarments » (Jn 15, 5). On nous demande de demeurer auprès de lui, car loin de lui nous ne pouvons rien. La Bible du Roi Jacques l'évoque aussi : « Car si nous avons été plantés ensemble dans une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi dans une résurrection [semblable]... » (Ro 6, 5 BRJ, ajout d'accentuation). Notre union avec le Christ est dynamique, pas statique. Il nous a entraînés dans une relationcroissante.
Que nous nous sentions unis avec le Christ ou pas a une importance secondaire. La réalité est que nous le sommes. Il s'agit de notre statut de croyant. Un mariage cesse-t-il d'exister simplement parce que le mari et la femme placent une certaine distance entre eux? Non, évidemment. Ils restent unis légalement bien que leur affection se soit refroidie un temps. Les sentiments – ou leur absence – ne menacent en aucun cas notre union avec Jésus.
Le mariage offre une belle analogie de notre lien avec le Christ. Dans le mariage, deux personnes se rejoignent pour former une nouvelle entité, une union. Elles conservent leurs identités individuelles tout en fusionnant d'une façon unique et mystérieuse. La femme prend le nom du mari, lui montrant ainsi sa soumission. Le mari prend la responsabilité du soutien et de la protection de sa femme. Il ont des avantages et des responsabilités en commun et portent des alliances comme symbole de leur relation spéciale.
Cela se passe de la même manière lorsque nous nous marions à Jésus Christ. Tout en conservant notre personnalité, notre nature est complètement changée quand nous nous associons à la nature divine. Nous ne sommes plus les mêmes qu'auparavant. Nous appartenons à Christ, nous avons pris son nom. Nous nous sommes identifiés à lui, dans le désir d'être à lui, quel qu'en soit le coût. Nous prenons les avantages et les responsabilités dans la relation et il en fait de même. (Apparemment, il s'agit d'une bien mauvaise affaire pour le Seigneur – il prend nos péchés et nous prenons sa vertu!). Et enfin, le baptême est l' « alliance » qui indique au monde notre appartenance.
Notre union avec le Christ est une union persistante et éternelle. Jésus a rassuré ses disciples par cette promesse : « Afin que là où je suis, vous aussi vous soyez » (Jn 14, 3). Cela veut clairement dire que nous pourrons un jour nous repaître de la présence physique du Seigneur, tout comme nous jouissons à présent de sa présence spirituelle.
Il est clair que le chrétien est uni à Jésus Christ. La manière dont s'opère cette union reste un mystère. Nous savons juste que le Saint Esprit y joue un rôle. Pour citer Lewis Smedes :
L'Esprit est le lien vivant entre lui et nous. Il prend ce qui est au Christ et nous le « descend ». L'Esprit est toujours décrit comme une personne. Ce n'est pas un tuyau par lequel une substance appelée vie nous arrive par l'autre bout. Il est toujours un créateur de vie vivant et dynamique; il nous ramène à nos sens spirituels, ouvre nos yeux à la réalité du Christ, nourrit notre foi, nous discipline et surtout, il nous greffe au Christ vivant.
Nous n'avons pas été éliminés par cette union, mais le Christ y a été ajouté. Nous n'avons pas été éliminés mais nous avons été changés par l'Esprit qui a élu sa résidence en nous. Il ne nous a pas non plus été donné une carte pour que l'on trouve par nous-mêmes le chemin du paradis. Au contraire, un Guide nous y accompagnera personnellement.
Continuerons-nous dans le péché?
Comme nous l'avons remarqué plus haut, Paul répond résolument à la question par la négative. Nous ne pouvons pas continuer dans le péché, répond-il, car « nous sommes morts dans le péché ». Malheureusement, cette phrase a été mal interprétée, parfois entraînant des résultats catastrophiques.
Un enseignant célèbre de la Bible interprète la déclaration de Paul comme une preuve que le péché n'a plus d'emprise sur les chrétiens. Il pose cette question : si vous preniez un homme mort et que vous le mainteniez contre un mur, et ensuite faisiez défiler devant lui des femmes dévêtues, quel effet cela lui ferait-il? Aucun. Pourquoi? Parce qu'il est mort. Le péché ne peut plus l'attirer.
Bien qu'attrayante, cette interprétation est en contradiction avec l'expérience humaine et rend inintelligibles la multitude d'avertissements bibliques pour éviter le péché. Paul nous recommande avec insistance de ne pas céder nos corps au péché (Ro 6, 12-14), un avertissement « entièrement infondé si nous étions morts dans le péché et si nous y étions insensibles ». Ceux qui pensent être d'une certaine manière au-delà de la tentation ignorent l'avertissement de l'apôtre aux Corinthiens : « Ainsi donc, que celui qui se flatte d'être debout prenne garde de tomber » (1Co 10, 12).
Certains ont tenté de comprendre l'affirmation de Paul « nous sommes morts par le péché » comme un impératif, un ordre, quelque chose que les chrétiens doivent accomplir. L'étape suivante est d'affirmer que chaque chrétien a une expérience de « mort par le péché péché » ou de « mort de soi » : « Le soi doit mourir. Si cela ne se passe pas, il faut considérer qu'il l'est, jusqu'à ce qu'il meure. »
- F.F. Bruce
Je pense que l'interprétation de Sinclair Ferguson sur la mort par le péché est la meilleure. Il écrit : « Paul ne nous demande pas de faire quelque chose; il analyse simplement quelque chose qui s'est passé. » Malgré notre vulnérabilité face à l'attrait du péché, on peut dire deux choses avec certitude de ceux qui ont été unis avec le Christ :
Nous sommes morts par la pénalité (ou la culpabilité) du péché. L'Ecriture établit clairement que « le salaire du péché, c'est la mort » (Ro 6, 23). La mort est la sanction du péché. Pourtant, notre Seigneur a éliminé la sanction du péché. Et comme nous sommes « en lui », la sanction du péché nous a également tués. On peut le dire autrement : « Il n'y a donc plus maintenant de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Ro 8, 1).
Nous sommes morts par le règne du péché. Suite à notre union avec le Christ dans sa mort, nous ne sommes plus obligés à commettre le péché. C'est passionnant! Ce n'est pas tant que nous ne soyons pas capables de pécher, mais que nous soyons capables de ne pas pécher. Paul dit : « Car le péché ne dominera pas sur vous : vous n'êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce » (Ro 6, 14).
(Les réponses sont indiquées à la fin de cette page)
-Tout chrétien se doit d'avoir une expérience de « mort de soi »V F
-Un chrétien expérimenté n'est plus attiré par le péché V F
-Le chrétien sanctifié ne lutte plus contre les tentations V F
Bien que nous soyons morts avec le Christ, l'Ecriture nous exhorte à « faire mourir les oeuvres du corps » afin de pouvoir mourir (Ro 8, 13). Nous espérons que l'Appendice B, qui commence à la page 96, apportera des réponses sur ce sujet assez confus.
Ce qu'il faut pour changer
Les bases de la victoire sont à présent établies. Mais comment faire en pratique?
J'ai eu beaucoup d'occasions de me pencher sur ces vérités au cours de ma propre vie et de mon expérience de pasteur. Plus d'une fois, des hommes qui luttaient contre des fantasmes sexuels ont demandé à ce que je les aide à libérer leur esprit. La luxure est un concept complètement opposé à toute notion de sainteté. Ceux qui s'y abandonnent aspirent à la délivrance. Mais l'aide tarde souvent à arriver.
Je me souviens d'un homme d'une trentaine d'années qui avait une bonne attitude face à ce problème. Sa conscience avait été éveillée et il avait vu ses péchés dans la lumière de la sainteté de Dieu. Comme il voulait être libre pour glorifier Dieu, il était très motivé et avait la volonté de faire ce qu'il fallait pour s'approcher de la sainteté. Voici les idées que j'ai échangées avec lui, basées sur le chapitre 6 de l'Epître aux Romains :
Lisez Ephésiens 4, 22-24. Quelles mesures concrètes pouvez-vous adopter pour appliquer ce commandement?
Il est bien plus facile de suivre l'exemple de Jésus et de vaincre la tentation avec la Parole de Dieu lorsque notre coeur a été empli de cette Parole. « Dans mon coeur j'ai conservé ta parole afin de ne point pécher contre toi » (Ps 119, 11). Il nous faut emplir nos coeurs de cette vérité et être prêt à la divulguer. Alors que nous mémorisons et méditons sur l'Ecriture, nous sommes transformés et passons de l'état de flegmatiques de l'esprit qui cèdent à la moindre tentation, à l'état de guerriers spirituels qui s'exclament : « Nous sommes morts par le péché, comment pouvons-nous encore vivre en lui? »
Soyez assurés de cette vérité. « Sa mort fut une mort au péché, une fois pour toutes; mais sa vie est une vie à Dieu. Et vous de même, considérez que vous êtes morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus. » (Ro 6, 10-11, accentuation ajoutée).
- D. Martyn Lloyd-Jones
« Il ne s'agit pas d'un jeu où l'on fait semblant », explique le théologien F.F.Bruce. « Les croyants doivent se considérer tels que Dieu les a faits. » Comme nous sommes morts par le péché, la sentence et la culpabilité du péché ne sont plus un problème, ceci grâce à Jésus. Mais au-delà de cela, nous ne sommes plus contraints à pécher, parce que le péché n'est plus notre maître. Sa domination est terminée. Non seulement nous sommes morts par le péché, mais nous sommes vivants par Dieu dans le Christ Jésus! Cette affirmation nous ramène encore une fois à notre union avec le Christ et à toutes les bénédictions associées à cet heureux principe. « Comptez sur le fait d'être morts » On pourrait également dire « calculez » ou « estimez ». Si j'étais quelqu'un digne de confiance et que je vous disais que j'ai versé de l'argent sur votre compte, vous compteriez sur le fait d'y trouver cet argent. Au fond, Paul dit : « Ne vous comportez pas en perdants, car vous ne l'êtes pas. Comportez-vous en enfant de Dieu, ce que vous êtes ».
5.La lutte contre le péché commence dans notre esprit. Reliez toutes ces pensées destructrices au verset qui les réfute le plus. « Je suis tout seul ce soir … et si quelqu'un cambriolait la maison? » Php 4:13 |
Offrez-vous à Dieu. « Ne faites plus de vos membres des armes d'injustice au service du péché; mais offrez-vous à Dieu comme des vivants revenus de la mort et faites de vos membres des armes de justice au service de Dieu » (Ro 6, 13; accentuation ajoutée).
Il nous faut faire un choix – plusieurs choix – tous les jours. Nous pouvons offrir des parties de notre corps à Dieu pour qu'ils soient des instruments de rectitude, ou nous pouvons nous en servir pour faire le mal. Nos esprits, nos langues, nos yeux et d'autres parties du corps sont moralement neutres. Mais la façon dont nous décidons de nous en servir montre si nous honorons ou affligeons Dieu.
Cela prend du temps d'avoir des habitudes de péché. Et il faut du temps aussi pour s'en débarrasser. On ne peut les
« Beaucoup de chrétiens abandonnent. Ils veulent changer trop vite. Ce qu'ils désirent réellement, c'est un changement sans lutte quotidienne. Parfois ils renoncent alors qu'ils ont presque atteint le but. Ils s'arrêtent avant de recevoir. Il faut au moins trois semaines d'effort quotidien véritable pour que l'on se sente à l'aise dans une nouvelle habitude. Et il faut environ trois semaines de plus pour que cette habitude fasse partie de nous. Pourtant, de nombreux chrétiens ne continuent pas plus de trois jours. Si le succès n'arrive pas tout de suite, ils se découragent. Ils veulent tout tout de suite, faute de quoi ils laissent tomber.
Un femme de mes connaissances avait des angoisses et était dans un état de dépression suite à des fautes qui avaient été commises contre elle au cours des années passées. Ses pensées négatives la maintenaient dans une prison spirituelle. S'il lui arrivait de penser à son passé ou si elle se trouvait face à une difficulté, une petite musique triste commençait à s'élever dans sa tête. Au fil des ans, elle avait développé des façons de penser qui s'étaient ancrées dans son esprit et qui rejouaient sans arrêt les mêmes chansons déprimantes.
- Jay Adams
Lorsque l'on comprend cette vérité libératrice, à savoir que les expériences passées ne commandent pas les actions présentes, l'espoir renaît dans les coeurs. Ce n'est plusnotre passé, mais le passé du Christ qui est le facteur déterminant de nos vies, car nous sommes unis à lui dans sa mort et dans sa vie nouvelle. Il a fallu que j'apprenne que lorsque des souvenirs de péchés passés surgissaient dans mon esprit, je devais immédiatement repenser à mon union avec Jésus Christ. A présent, au lieu d'être paralysé par des blocages, je suis capable de transformer ces souvenirs en une opportunité de remercier Dieu de pardonner mes péchés, y compriscelui-là.
Dans la ville de Lancaster, en Pennsylvanie, se trouve un excellent refuge pour mères célibataires. « La Maison de Sa Création » [The House of His Creation] a été fondée et est gérée par Jim et Annie Pierson depuis de nombreuses années. Un jour, Annie m'a fait part d'une difficulté récurrente à laquelle devaient faire face les jeunes femmes. La plupart de ces filles étaient tombées enceintes suite à un péché sexuel, mais s'étaient rapprochées de Jésus et avaient reçu son pardon. Après cinq mois de grossesse environ, pourtant, alors qu'elles commençaient à sentir bouger le bébé en elles, l'image de leurs péchés passés leur revint à l'esprit d'une manière saisissante. Un petit coup ou sursaut du bébé multipliait leur culpabilité et leur découragement.
- Samuel Rutherford
Mais le couple Pierson réussit à trouver une solution. Annie apprit aux jeunes femmes à laisser les mouvements du bébé leur rappeler que Dieu les avait pardonnées, et qu'il ferait en sorte que tout se passe bien pour elles, pour leur bien. Quelle façon créative et pleine de sagesse de s'occuper d'une condamnation!
A travers notre union avec le Christ, nous sommes morts par la sentence et le pouvoir du péché. Son corps crucifié a expié notre culpabilité, tout comme son corps ressuscité est notre promesse de victoire. Notre union avec le Christ est la base de notre délivrance des liens du péché. Cela est aussi certain qu'immérité; aussi suffisant que certain. Il nous faut chercher à connaître la vérité, à la considérer telle qu'elle est et ensuite nous lancer dans l'obéissance à Dieu, aller de foi en foi, de force en force et de gloire en gloire.
Questions à débattre
1.Vous êtes-vous déjà identifié tellement à l'expérience de quelqu'un qu'il vous a semblé l'avoir vécu vous-mêmes?
2.Essayez de décrire avec vos mots le mystère de l'union avec Dieu.
3.Comment peut-on se considérer « mort par le péché » alors que nous sommes toujours si attirés par la tentation?
4.Après avoir lu ce chapitre, comment expliqueriez-vous 1Jean 2, 1?
5.« Ce n'est pas tant que nous ne sommes pas capables de pécher », écrit l'auteur, « mais que nous sommes capables de ne pas pécher » (page 32). Que veut-il dire?
6.Comment ce chapitre change-t-il votre façon de résister au péché?
Lectures recommandées
Men Made New [L'homme nouveau] by John R.W. Stott (Grand Rapids, MI: Baker Book House, 1966, 1984)
Romans Chapter Six The New Man[Romains, Chapitre Six : L'Homme Nouveau] : by D. Martyn
Lloyd-Jones (Grand Rapids, MI: Zondervan Publishing House, 1972)
Références
1.Martyn Lloyd-Jones, Romans Chapter Six: The New Man (Grand Rapids, MI: Zondervan Publishing House, 1972), pp. 4-6.
2.John R.W. Stott, Men Made New (Grand Rapids, MI: Baker Book House, 1966, 1984), p. 30.
3.Lewis Smedes, Union with Christ (Grand Rapids, MI: Eerdmans Publishing Co., 1970; revised edition, 1983), p. xi.
4.D. Martyn Lloyd-Jones, Romans Chapter Six,p. 39.
5.Sinclair Ferguson, Christian Spirituality: Five Views of Sanctification, Donald L. Alexander, ed. (Downers Grove, IL: InterVarsity Press, 1988), p. 49.
6.Lewis Smedes,Union with Christ, p. 32.
7.John R.W. Stott, Men Made New, p. 40.
8.F.F. Bruce, The Letter of Paul to the Romans: An Introduction and Commentary (Grand Rapids, MI: Eerdmans Publishing Co., 1985), pp. 129-130.
9.Sinclair Ferguson, Christian Spirituality, p. 55.
10.D. Martyn Lloyd-Jones, Romans Chapter Six, p. 30.
11.F.F. Bruce, The Letter of Paul to the Romans, p. 132.
12.D. Martyn Lloyd-Jones, Romans Chapter Six, pp. 106-148 for a full discussion of these verses.
13.Jay E. Adams, The Christian Counselor’s Manual (Grand Rapids, MI: Zondervan Publishing House, 1973), p. 185.
14.Ibid., p. 118
15. Quoted in Sinclair Ferguson, The Christian Life, pp. 25-26.